Après les Caprices d'un fleuve du regretté Bernard Giraudeau, que l'on a pu revoir ces jours-ci sur le petit écran, voici les Caprices bordelais réalisés par notre artiste local François Didier.
C'est à l'entrée de la splendide Halle des Chartrons (un ancien marché couvert reconverti en espace artistique) que François présentait ses dessins et bas-reliefs, réalisés depuis 3 ans sur le thème du vieux Bordeaux, et "revisités".
L'article ci-dessous paru dans la presse bordelaise résume clairement cet évènement.
"Caprices bordelais, images recomposées de la vie ancienne
Jusqu'au vendredi 21 septembre 2012
Halle des Chartrons
Un événement "Journées européennes du patrimoine"
A partir d'archives du vieux Bordeaux, François Didier construit des images composite de la ville, entre imaginaire et possible, "ni tout à fait la même ni tout à fait une autre". Ces lavis (encre et plume) et ces bas-reliefs de terre cuite prolongent la tradition des "caprices architecturaux" du 18e siècle.
Le sculpteur François Didier, auteur des plans-reliefs de bronze installés sur trois places de Bordeaux, poursuit son exploration du patrimoine, avec l'aide de l'historien Robert Coustet, par une exposition de dessins et de bas-reliefs originaux, relevant du genre "Caprice architectural".
Pratiqué par Canaletto et Hubert Robert, ce genre pictural a ses règles : des bâtiments, éloignés dans la réalité, sont regroupés ou isolés ; des édifices seulement projetés sont figurés construits ; d'autres ,détruits, apparaissent intacts (et vice versa), etc. Cette recombinaison produit un dépaysement poétique, évoque un passé potentiel, porte à regarder d'un oeil neuf des lieux familiers, à réfléchir sur le devenir urbain. Spécialement créées pour les Journées européennes du patrimoine et soigneusement documentées, les oeuvres ne se réduisent pas à un exercice d'érudition pédante. La patte d'un sculpteur attentif aux volumes, aux espaces, aux lumières se sent dans les lavis ocres. Devant les bas-reliefs de terre cuite qui jouent avec la lumière et donnent un étonnant effet de profondeur, on reconnait le scénographe. En complément, un plan-relief nouveau présentera un quartier imaginaire (mais plausible) du vieux Bordeaux. Le ton de l'ensemble : lyrisme et humour discrets, légère mélancolie."
Pour être complet , les bas-reliefs sont en Grès chamotté et les dessins réalisés avec une encre à base de terre de Cassel d'origine très ancienne.
Le dessin de François à droite et mon "caprice" photographique perso à gauche (les Trois Grâces de la place du Commerce avec une pile du Pont d'Aquitaine en arrière plan) expliquent brièvement ce que c'est, en art graphique, un "caprice". Au XVII et XVIII ème siècle les artistes italiens qui ont toujours beaucoup inspiré François excellaient dans ces paysages réinventés.
Cette maquette d'un Bordeaux ancien où l'on trouve un Palais Galien en très bon état avec les monuments religieux gothiques et un pont qui est encore plus récent. (on sait que Napoléon Bonaparte a regretté lors de son expédition espagnole qu'il n'y ait aucun pont sur la Garonne). Je plains quand-même Particia Lagrange, qui a prévu d'emmener ses élèves visiter cette expo et Bordeaux, quand on sait que la chronologie de l'histoire n'est plus, depuis la fin du Certificat d'Etudes pour lequel nous devions connaître par coeur une liste de dates évènementielles, le fort de nos chères têtes blondes....
Heureusement, on peut lui faire confiance: en venant à ce vernissage et en prenant moultes notes, elle a soigneusement préparé son coup.
Il ne restait plus à François qu'à présenter son projet et remercier ses invités...
....et ses "conseillers historiques" parmi lesquels Robert Coustet (au centre).
Il ne restait plus à Monique qu'à faire apprécier son savoir faire culinaire et particulièrement sa sauce aux épices...Il n'était plus question de faire des "Caprices".
Je ne peux que conseiller aux Lugosiens intéressés tant soit peu par le Patrimoine d'aller à la Halle des Chartrons. (juqu'au 21 septembre). Si, comme nous, il ne connaissent pas ou mal ce quartier ils seront heureusement surpris. Les terrasses aménagées autour de la Halle, la rue Notre Dame et la maison des antiquaires valent bien un coup de tram. (laissez votre voiture aux Arts et Métiers de Talence, prenez la ligne B et descendez à la station CAPC, vous y êtes.)
PS: Ne le répétez pas à François mais ses "caprices" m'ont inpiré et je vais préparé sérieusement les "Caprices de Lugos" pour le festival du printemps "Lugos'Arts" que Séouze a dans ses projets.