Nous aussi, on a besoin d'entraînement: pas question de partir à Porto Alegre sans un minimum de préparation.
Hier soir, nous nous sommes imaginés au Stade de France.
L'entrée des joueurs tenant la main à ces chères têtes blondes, Christiane adore et trouve que c'est trop court.
il ne faut pas croire qu'elles ne seraient là que pour le décor. J'ai vu hier soir, juste à la sortie du couloir, une petite fille expliquer avec de grands gestes à son accompagnateur les subtilités du 4-3-3 de Didier.
La Marseillaise. Elle fait toujours débat, même à la maison. Christiane ne supporte pas la vision des étandards sanglants, des féroces et mugissants soldats répandant le sang impur. J'ai beau lui rappeler le contexte et les métaphores, rien n'y fait. Pour un peu, la difficulté de la France vieillote à entrer dans la modernité serait en partie due à notre hymne national. Elle préfère de loin les hymnes comme celui de la Norvège précisément, voir le Star Spangled Banner Américain ou le Goood Save the Queen. On a quand même noté que les onze joueurs ont chanté... ou fait semblant (Benzéma n'était pas là). Didier a du leur faire la leçon: gagner les matchs c'est bien mais reconquérir le coeur des Français après la débandade africaine c'est indispensable. Il est en passe de réussir de ce côté là.
Le chouchou de madame, évidemment, c'est Mathieu Valbuena parce-qu'on l'a viré du centre de formation des Girondins, parce qu'il est du pays et aussi parce-qu'en équipe de France il ne déçoit jamais.
Je sais pourquoi il est meilleur en équipe de france qu'à Marseille. La tactique de Mathieu c'est de garder le ballon dans ses pieds, et il sait très bien le faire, jusqu'à ce qu'un adversaire le frôle de ses crampons et là, il plonge avec gourmandise le nez dans le gazon. Les arbitres du championnat ne se font plus avoir mais, quand il a affaire à un arbitre sorti du fin fond de l'irlande, il se régale.
La France mène 4-0 et on approche de la fin. Les supporters entonnent la Marseillaise et la "ola" démarre., Christiane préfère s'en aller. C'est vrai qu'on peut la supporter jouée par la Garde républicaine à la présentation des équipes mais en fin de match, ça revient un peu à transformer ces paisibles norvégiens en "soldats sanguinaires". Il en a pourtant des chants de stade très émouvants. Je pense aux Corons de Lens qu'on va pouvoir entendre à nouveau la saison prochaine et surtout au fameux You'll Never Walk Alone d' Anfield Road qui me remue les tripes à chaque fois.
Il restait encore la "Ola". J'en ai expliqué les subtilités à madame: se lever au bon moment les bras levés et se rasseoir aussitôt. On a voulu répèter mais le canapé, avachi par 30 ans de soirées TV, nous a posé problème: il est très difficile de s'en extraire rapidos. Ce sera cerainement plus facile au Beira-Rio le 15 juin prochain.
On a encore deux matchs de préparation pour se familiariser avec les petits nouveaux dont l'un, Antoine Griezmann, qu'on avait entre-apercu dans un match précédent nous semble promis à un bel avenir.